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Service public

Hôpital public : les urgences en burn out et en grève le 6 juin

5 juin 2019 | Mise à jour le 12 juin 2019
Par | Photo(s) : PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP
Hôpital public : les urgences en burn out et en grève le 6 juin

Les services d'urgence sont saturés même en dehors des périodes épidémiques, faute de lits d'hospitalisation, de personnel et de médecin de ville.

La réaction d'Agnès Buzyn, la ministre de la Santé à l'arrêt de travail collectif d'infirmières et d'aide-soignantes grévistes aux urgences de nuit de l'hôpital Lariboisière, mais aussi les réquisitions manu militari de personnel à Lons-le-Saunier renforcent la colère et la détermination des personnels à se faire entendre. Interview avec le docteur Christophe Prud'homme, médecin urgentiste au Samu 93, responsable à la fédération CGT de la Santé et Action sociale.

C'est peu dire que le climat est tendu dans les hôpitaux publics. On se souvient que le 24 décembre dernier la direction de l'Assistance publique Hôpitaux de Paris avait éteint une grève des personnels d'accueil des urgences annoncée pour le réveillon en lâchant du lest sur certaines de leurs revendications. Depuis, les grèves « sparadrap », c'est-à-dire les mobilisations durant lesquelles les personnels travaillent, souvent réquisitionnés, avec un sparadrap collé sur la blouse, se sont multipliées et ont dépassé les services d'urgence.

Quelque 65 services d'urgences sont touchés par un mouvement de grève pour l'arrêt des fermetures de lits, une hausse des rémunérations de 300 euros net et une augmentation des effectifs. Jeudi 6 juin le collectif Inter-Urgences, appelle à la grève et prévoit une manifestation en direction du ministère.  Les fédérations santé des syndicats CGT, FO, SUD et CFE-CGC appellent à « une journée de mobilisation et de grève nationale le 11 juin » pour « élever le rapport de force » face au gouvernement pour obtenir une hausse des effectifs et des salaires.

Les grévistes haussent le ton

Les personnels en souffrance ont le sentiment que leurs actions de grève ne suffisent plus et certains ont choisi individuellement ou collectivement de se faire arrêter en maladie pour se faire entendre et marquer l'opinion. Un mode d'action réprouvé par la ministre la Santé. Agnès Buzyn avait estimé mardi 4 juin à propos de ces arrêts qu'ils revenaient à « dévoyer ce qu'est un arrêt maladie. (…) Je pense que ce n'est pas bien, ça entraîne une surcharge de travail pour les autres », avait-elle réagi. Des propos déplacés et hors-sol quand on connaît la situation extrêmement tendue dans tous les services d'urgence qu'ils soient ou non en période d'épidémie. Agnès Buzyn est « disponible pour recevoir » les médecins urgentistes et « trouver des solutions » à leurs « difficultés », a souligné mercredi la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye.

Une réponse qui sera sans doute loin de satisfaire les personnels, car la ministre persiste à ne parler que d'un problème de manque de médecins tandis que les syndicats hospitaliers tels que la CGT pointent aussi une pénurie de personnel aux urgences, mais aussi dans les services en aval, ils dénoncent aussi un manque de lits pour hospitaliser les patients traités aux urgences et enfin, ils demandent une revalorisation salariale. Pas certain que de ne parler qu'avec les médecins soit un remède à la crise.