
Démission de Sébastien Lecornu: la CGT dénonce un chaos institutionnel
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La secrétaire générale de la Confédération générale du travail (CGT), Sophie Binet, s'adresse à la presse devant l'hôtel Matignon à Paris, le 15 septembre 2025. (Photo de Guillaume BAPTISTE / AFP)
Un sur vingt. C'est la note désastreuse attribuée par la CGT au Premier Ministre Sébastien Lecornu qui rencontre depuis vendredi 12 septembre 2025 les organisations syndicales et patronales. Après la CFDT et le Medef qui ont ouvert le bal, c'était au tour de la CGT, puis de la CFTC et de la CGC d'être reçues à Matignon lundi 15 septembre 2025. « En deux ans, nous avons rencontré cinq Premiers Ministres (Elisabeth Borne, Gabriel Attal, Michel Barnier, François Bayrou, Sébastien Lecornu, ndlr). S'il ne veut pas rejoindre le cimetière des Premiers Ministres, il doit prendre des actes de rupture forts et immédiats », a martelé Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, aux micros des journalistes agglutinés devant l'hôtel de Matignon.
Lors de la Fête de l’Humanité qui a eu lieu le week-end dernier, cette dernière avait raconté vouloir soumettre le Premier Ministre à un QCM, avec deux possibilités de réponses: oui ou non. Jour férié, oui ou non; Suppressions des postes de fonctionnaires, oui ou non; Désindexation des retraites, oui ou non; Etc. Sébastien Lecornu n’a donc pas donné grande satisfaction.
Pour la numéro un de la CGT, la première rupture consiste en l'abrogation de la réforme des retraites, « cette blessure démocratique et sociale qui ne passe pas et qui est à l'origine de l'instabilité politique actuelle ». Sur ce point, la secrétaire générale de la CGT estime avoir reçu « une réponse inquiétante, qui laisse à penser que le premier Ministre se contentera de reprendre les discussions issues du conclave sur la pénibilité ».
La CGT a aussi interpelé le premier ministre, proche de Macron sur le « musée des horreurs » que constitue le budget Bayrou et qu'il faut, d'après la CGT tout bonnement enterrer. Si la CGT se félicite de l'abandon des deux jours fériés travaillés gratuitement, elle s'inquiète de voir les autres mesures toujours d'actualité. « Sur l'année blanche (qui consiste en un gel des pensions de retraites, des prestations sociales, du budget de l'Etat, ndlr), le Premier Ministre n'a donné aucune réponse. Sur le doublement des franchises médicales qui se traduirait par plus de 200 euros de reste à charge pour chaque assuré, il n'a donné aucune réponse. Il n'a pas donné de garantie sur le fait qu'il n'y aurait pas de nouvelle réforme de l'assurance chômage visant à pénaliser les plus précaires », a dénoncé Sophie Binet.
La secrétaire générale de la CGT a profité de cet entretien pour alerter sur la désindustrialisation du pays et les quelque 450 plans de licenciements répertoriés par la CGT dans une carte régulièrement mise à jour. « La situation sociale est très grave et s'est considérablement dégradée en deux ans », a souligné Sophie Binet. « Il n'y aura pas de justice fiscale sans justice sociale. Le budget ne devra pas être discuté seulement à l'Assemblée nationale, mais aussi dans la rue. On ne veut plus de cogestion entre les gouvernements successifs et le patronat. Le côté positif, c'est que ce Premier Ministre est conscient de sa fragilité », a conclu Sophie Binet.
La CGT maintient donc la pression pour mobiliser massivement le 18 Septembre 2025, à l'appel de l'intersyndicale.

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