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La CGT refuse l’austérité budgétaire

20 novembre 2025 | Mise à jour le 20 novembre 2025
Par | Photo(s) : Clément Martin
La CGT refuse l’austérité budgétaire

Mobilisation du 18 septembre 2025 à Paris

Déterminée à peser sur les projets de loi de finance (PLF) et de financement de la sécurité sociale (PLFSS) en cours de discussion au parlement, la CGT appelle, au niveau national avec Solidaires et FSU, à se mobiliser mardi 2 décembre 2025, contre le plan d'austérité que le premier ministre, Sébastien Lecornu, tente d'imposer. En ruralité comme en métropole, la CGT prépare cette journée d'actions à base de grèves, de manifestations et d'actions contre le « musée des horreurs » budgétaire.

Dans la Creuse, milieu rural et désindustrialisé, l'Union Départementale CGT va « faire greffe » avec les associations de la société civile. Ici, elles sont nombreuses, très actives et particulièrement menacées par les restrictions budgétaires prévues par le PLF. A Guéret, chef-lieu du département, le secrétaire général de la CGT, Laurent Margueritat, a prévu un rassemblement intersyndical et inter-citoyens avec les travailleurs du monde associatif qui soutiennent, notamment, les problématiques de la jeunesse : « Nous devons affronter la disparition programmée des missions locales qui accompagnaient l'insertion des jeunes dans l'emploi et les mauvais coups de France Travail (ex-Pôle emploi) qui va commettre un massacre social ». Une journée de tractage commun a été actée le 25 novembre comme prélude, afin de stimuler la mobilisation du 2 décembre. « On a un vrai problème d'appel à la grève dans un département désertifié par les services publics, alors, on a décidé de se rassembler à partir de 10h30 devant la Quincaillerie – un tiers-lieu d'initiatives locales et innovantes – pour dénoncer un budget qui va être un carnage pour notre secteur associatif, dernier créateur de liens sociaux ».

Le Grand-Est, saigné à blanc

Cap sur le Grand-Est, région métropole qui regroupe dix départements (Alsace, Ardennes, Haut et Bas Rhin, Aube, Haute Marne, Marne, Meurthe-et-Moselle, Moselle, Meuse et les Vosges). « On va se mobiliser pour la suppression des horreurs d'un budget et bien sûr, contre la réforme des retraites dont on exige l'abrogation et pas seulement le décalage », prévient Denis Schneabel, secrétaire général du comité régional CGT Grand-Est. Confrontée à une désindustrialisation accélérée par les coupes budgétaires qui génèrent des plans de délocalisation massifs (Novasco, Arcelor-Mittal, De Dietriech, Caddy, les sous-traitants de la filière automobile  et du textile…), la CGT Grand-Est n'est pas en reste. La journée d'action du 2 décembre fournira l'opportunité à toutes les unions départementales de se mobiliser sur des priorités locales, mais à impact économique et social national et transnational car ces délocalisations concernent aussi les travailleurs frontaliers avec l'Allemagne, la Belgique, le Luxembourg et la Suisse. « Par exemple, certaines UD vont s'appuyer sur les fermetures de guichets Sncf en milieu rural dont les missions sont transférées à La Poste pour dénoncer la problématique des personnes âgées et de l'accès à des services publics essentiels ». Le sujet n'est pas mineur, notamment en milieu rural. A ce seul titre, un rassemblement des UD-CGT se tiendra le 28 novembre devant le comité régional de la CGT, à Nancy, pour dénoncer cette question portée à la fois par les cheminots de la Sncf et par les départements ruraux qui doivent aussi affronter les difficultés des seniors dans l'accès aux soins et aux services publics essentiels, qui disparaissent. « Il faut mesurer l'importance du sujet au vu du nombre de maires de droite qui nous interpellent pour dénoncer ce qu'on appelle ici la diagonale du vide », tient à préciser Denis Schneabel. Sans compter l'autre grand problème qui frappe la région de plein fouet : l'implantation du RN et la pénétration des idées d'extrême droite, qui gangrènent les territoires ruraux.

Le Tarn, mouliné par le groupe In Vivo

Mêmes problèmes de désindustrialisation dans le Tarn, en Occitanie, où l'historique moulin du Dadou (groupe In Vivo) vient d'annoncer fermer boutique début 2026, alors qu'aucune difficulté économique ne semble justifier cette décision qui va laisser 26 salariés sur le carreau. « Tout cela, pour transférer à Paris le droit d'écraser de la farine et du malt », s'insurge Stéphane Glinka de la CGT du Tarn. La journée d'action du 2 décembre fournira l'occasion de se faire entendre et de porter la revendication d'un plan social que la direction du moulin du Dadou persiste à refuser. Armés du kit CGT contre le « musée des horreurs » du budget Lecornu, les militants de l'UD du Tarn organiseront des assemblées générales à partir du 20 novembre. « C'est le meilleur moyen de compter nos forces en présence pour fixer les modalités de notre mobilisation », précise Stéphane Glinka. Au programme, deux manifestations, l'une à Albi et l'autre, à Castres, devant les préfectures, avec ce slogan paradoxal : « In Vivo veut nous tuer ».

Faire converger toutes les doléances

A Lyon, la mobilisation se prépare à divers niveaux, avec différents formats qui vont de la retraite aux flambeaux à la manifestation classique. « On a commencé par appeler d'autres organisations syndicales à nous rejoindre, mais on a bien senti qu'il n'y aura pas de tsunami intersyndical », prévient Maud Millier, secrétaire générale de l'UD Lyon. En dépit de quoi, la CGT ne désarme pas. Deux manifestations sont prévues sur le département, avec appel à la grève dans toutes les branches professionnelles, « car un budget, ça concerne tout le monde et nous, CGT, nous avons le devoir d'en expliquer les impacts », précise Maud Millier. A cet effet, la CGT Lyon a préparé des « cahiers d'actions » pour impulser des assemblées générales des syndicats et faire remonter les différentes revendications sur les questions de salaires, d'emploi, les problématiques de la désindustrialisation, de la jeunesse et, versus, celles des séniors. « Il s'agit de faire ressortir toutes les doléances de quelques 325 syndicats CGT qui rejettent ce budget d'austérité ». La principale manifestation se rendra devant la préfecture, qui sera interpellée sur les questions d'emploi industriel. Exemple, le départ annoncé de Blédina en 2027 qui, comme tant d'autres entreprises, se délocalise à l'Est ou au Maghreb. « Il faudra vérifier les aides publiques accordées par l'Etat à Blédina (groupe Danone), et avec quelles contreparties, mais aussi porter les revendications de la filière automobile qui va supprimer 2000 emplois ou encore, faire la lumière sur ce scandale à venir, le cas de Medippex-Sippex (fabrication de reins artificiels) en redressement judiciaire », énumère Maud Millier. Autant de revendications qui, d'où qu'elles proviennent, convergent sur un point : le rejet d'un budget d'austérité non seulement injuste, mais qui s'annonce catastrophique pour l'économie de la France.