Les Bibs de France et de Navarre devant le siège de Michelin
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« Chez Verallia, nous assistons à un cas typique où ce sont les critères financiers à très court terme qui régissent la politique économique et industrielle. Il y a un désintérêt de l'action de la BPI (Banque publique d'investissement) de la part de l'État, qui non seulement ne contrôle pas mais encourage même la prise de dividendes », s'insurge Mohammed Oussedik, secrétaire général de la CGT Verre et Céramique.
En effet, alors que la santé économique de Verallia est au beau fixe et que quelque 100 millions d'euros de dividendes viennent d'être empochés par les actionnaires, les salariés du groupe apprenaient le 12 juin 2020 la décision de la direction d'engager un PSE avec, potentiellement, 221 suppressions d'emplois. Dans un même mouvement, était annoncée la fermeture de l'un des trois fours de Verallia, celui de l'usine de Châteaubernard près de Cognac (16), le tout dans la perspective d'une délocalisation de la production.
« Le pire, c'est que lorsque Saint-Gobain nous a vendus en 2015, nous nous sommes battus pour que la BPI entre au capital à hauteur de 10 %, afin d'éviter les fonds de pension vautours qui ravagent l'emploi. Nous avons cru que la BPI aurait été un garant pour éviter cela. Or, en juin, ils votent les licenciements, la fermeture du four de Cognac et empochent 7 millions de dividendes. Nous pensions que L'État et la BPI agissaient pour sauvegarder les emplois, or c'est tout le contraire », déplore Dominique Spinali, délégué syndical central CGT du groupe.
De plus, la BPI pourrait encore aggraver son rôle en cas de départ de l'actionnaire principal. En effet, la banque publique a signé un pacte de désengagement avec le fonds de pension Apollo, lequel stipule que toute baisse de participation d'Apollo entraînera une baisse équivalente de la part de la BPI. Dans ces conditions, le retrait d'Apollo pourrait être économiquement catastrophique pour Verallia.
Verallia : après le suicide d’un salarié, les conditions pour continuer
Depuis plusieurs semaines, la CGT multiplie les initiatives pour empêcher le massacre économique. Courriers à destination de l'ensemble du monde viticole pour dénoncer l'aberration sociale et écologique des réimportations de bouteilles ; interpellation du Premier ministre avec un plan d'avenir pour la filière Verre et Céramique ; demandes de rendez-vous auprès du ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance, et y compris envers Emmanuel Macron.
« En 2017, Macron était venu pendant sa campagne électorale pour vanter le dialogue social à la Verrerie d'Albi, qu'il voulait ériger en modèle. Il avait ajouté que l'entrée de la BPI au capital était le garant du bon fonctionnement de Verallia. Et on voit où nous en sommes », s'agace encore Dominique Spinali.
Des politiques ont ainsi commencé à s'emparer de ce dossier décidément bien gênant pour le gouvernement. L'affaire transcende les clivages, allant du maire divers droite de Cognac au député communiste Fabien Roussel. Celui-ci a d'ailleurs pu obtenir un rendez-vous au ministère de l'Économie le lundi 31 août pour une délégation des salariés Verallia, accompagnée de lui-même et de la députée LREM de Charente, Sandra Marceau.
« Nous demandions à voir Bruno Le Maire, mais c'est Marc Glita, délégué interministériel aux restructurations d'entreprises qui nous a reçus au ministère. Monsieur Glita est chargé des entreprises en difficulté, or nous ne comprenons pas. Verallia n'est pas en difficulté, mais en pleine santé financière », commente Dominique Spinali.
Lors de cette réunion, la CGT a demandé la suspension du PSE pour ouvrir des négociations. « Aujourd'hui, la direction veut en passer par des décisions unilatérales et ne veut pas négocier. Nous avons demandé l'arrêt du plan et à obtenir une réponse avant le CSE central qui doit se tenir le 21 septembre 2020 ». La balle est maintenant dans le camp du gouvernement.
En attendant, la CGT a appelé à 40 heures de grève consécutives sur l'ensemble des sept sites Verallia disséminés sur le territoire national, du 8 septembre 20 heures au 10 septembre 14 heures. À Cognac, un comité de soutien réunissant des personnalités de la culture et du monde social est en cours de constitution. Des rassemblements sont prévus devant chaque site le 9 septembre 2020. Côté politique, à Cognac, Fabien Roussel (PCF) sera de nouveau présent avec les salariés de l'usine de Châteaubernard.
Quant à Albi, lieu symbole de la verrerie de Jean-Jaurès, c'est le député de la Somme, François Ruffin, qui est attendu. Sans doute ne manquera-t-il pas de rappeler que l'actuel directeur France de Verallia est aussi l'ancien directeur de Goodyear Amiens, où un autre plan social boursier a provoqué un véritable cataclysme social qui a été récemment condamné par la justice.
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