La mobilisation s’impose toujours
Les syndicats se disent déterminés à être entendus par un gouvernement qui veut tourner la page et passer à d'autres réformes. Lire la suite
« Il y a bien eu des discussions, pas des négociations. Tout l'été, la CGT a participé à 7 réunions au cours desquelles, le gouvernement a affiché ses intentions » explique Philippe Martinez, qui qualifie cette séquence d'élaboration des ordonnances « d'opération de communication ». Le gouvernement a selon le secrétaire général de la CGT « retenu les leçons de l'année dernière ». Emmanuel Macron était en effet à la manœuvre au sein du gouvernement et a tout fait pour déminer le terrain, neutraliser la contestation sociale. « Il veut faire croire par ces rencontres qu'il prend l'avis des syndicats. On a changé de méthode, mais le fond reste le même. Il s'agit de faire croire que le Code du travail, les garanties collectives sont la cause du chômage, alors que toutes les études montrent que ça n'a aucun lien. Ce que nous disions l'année dernière est toujours d'actualité, il s'agit de remettre en cause les droits collectifs et de renvoyer à l'entreprise la négociation sur des aspects comme le temps de travail, les revenus, même si le gouvernement s'en défend. Par exemple, nous avons de fortes inquiétudes sur les primes d'ancienneté qui pourraient être négociées à l'entreprise. En résumé, c'est un code du travail par entreprise. »
« Le mécontentement est fort (…) donc tous les ingrédients sont là pour qu'il y ait une bonne mobilisation », a estimé Philippe Martinez, lors du point de presse à l'occasion de l'AG de rentrée du 29 août, soulignant que « le 12 septembre, ce n'est pas la fin du processus, c'est le début ». La CGT « réfléchit déjà à une initiative très rapprochée du 12 pour continuer » la mobilisation, a-t-il annoncé. Si effectivement le gouvernement donne tous les signes de la précipitation en dévoilant les ordonnances le 31 août pour une entrée en vigueur rapide de la réforme, le secrétaire général de la CGT insiste : « Les ordonnances, ce n'est pas la loi, elles ne rentrent dans la loi que trois ou quatre mois après. On a vu, en d'autres occasions, des ordonnances qui ne sont jamais devenues la loi, donc on a du temps », a-t-il poursuivi.
Philippe Martinez a aussi annoncé avoir « reçu un coup de fil de Matignon nous précisant qu'une multilatérale serait organisée jeudi matin » réunissant les principales organisations syndicales et patronales, quelques heures avant la présentation officielle des ordonnances réformant le droit du travail. La réunion aura en fait lieu à 9 h 45, selon une note envoyée par Matignon à la presse, avant une conférence de presse de présentation des ordonnances par le Premier ministre Édouard Philippe et la ministre du Travail Muriel Pénicaud avancée à 12 h, au lieu de 15 h.
L'organisation de cette réunion plénière était une revendication de la CGT, que Philippe Martinez avait exprimée dans un courrier au Premier ministre le 23 juillet. « On se félicite — ça a quand même traîné — qu'il y ait une multilatérale qui permette à tout le monde d'entendre la même chose », a dit Philippe Martinez à la presse, tout en indiquant qu'il « ne savait pas » si les ordonnances leur seraient présentées à cette occasion. Quant à dire si cette réunion sera utile, rien n'est moins sûr : « À quelques heures de la publication des ordonnances, je sais que les services du ministère sont efficaces, mais je ne pense pas qu'ils soient en mesure de prendre en compte les propositions ou les remarques des organisations syndicales » avant la présentation officielle des ordonnances.
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