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COMMERCE

Les Babou restent debout

17 octobre 2016 | Mise à jour le 12 décembre 2016
Par | Photo(s) : Bapoushoo
Les Babou restent debout

Après l'échec de la négociation du 11 octobre, les salariés de l'enseigne Babou à Bagnolet, bazar bon marché, ont décidé la poursuite de la grève entamé début octobre.

La grève en cours depuis le trois octobre dans l'enseigne Babou (Bagnolet) n'est pas près d'être levée : « Les salariés et leur CGT restent solidaires, unis et bien décidés à obtenir satisfaction à toutes leurs revendications », explique Jean-Pierre Blouch, secrétaire de l'union locale CGT de Bagnolet. Ce qu'ils demandent ? Le respect, des conditions de travail dignes, la fin des sanctions intempestives injustifiées ou disproportionnées, la fin des vexations et humiliations…

Ce management autoritaire et irrespectueux, les 18 salariés du magasin bagnoletais le subissent au quotidien depuis que Mme Briand, la nouvelle gérante, a repris la direction de l'enseigne il y a un an et demi. Jean-Claude, salarié depuis 12 ans chez Babou vient d'en faire brutalement les frais en écopant d'un licenciement sec pour faute lourde suite à une simple querelle avec un collègue. Ce fut l'injustice de trop pour les salariés maltraités qui ont alors déclenché la « Grève pour le respect ».

Entraves…

Peu ouverte au dialogue social, et encore moins à la négociation, la direction continue pour sa part de rater les occasions de sorties de conflit. Ainsi, la réunion de médiation du 11 octobre – pourtant organisée sous l'égide du maire de la commune – s'est-elle soldée par un durcissement du conflit.

« Suite à cette réunion, Mme Briand nous a fait parvenir une “lettre ouverte à la CGT” où elle indique qu'elle est prête à lever certaines sanctions mais pas celle du salariés injustement licencié qu'elle refuse toujours de réintégrer. De plus, elle conditionne ses concessions à la reprise préalable du travail et, pire encore, elle nous accuse de faire une grève de solidarité, ce qui est interdit, alors qu'elle a elle-même multiplié les entraves au droit de grève depuis le début du conflit », relate abasourdi Jean-Pierre Blouch.

… et dissimulations

Dès le deuxième jour de cessation du travail, la gérante avait en effet remplacé les grévistes par des travailleurs non déclarés, bénévoles membres de sa famille. Entrave au droit de grève, travail dissimulé, utilisation abusive du statut de bénévole…

Ce sont là des violations graves de la règlementation du travail, ainsi que l'analysent les deux inspecteurs du travail dans leur rapport du 12 octobre. Intervenus le 6 octobre suite à saisine de la CGT de Seine-Saint-Denis, les inspecteurs ont constaté les faits et demandé à la gérante de Babou de les faire cesser immédiatement.

Bien déterminés à rester solidaires de leur collègue licencié et à gagner le respect de leur direction, les Babou ont fêté leur 12e jour de grève, vendredi 14 octobre, et voté en assemblée générale la poursuite de lutte. Devant les portes du magasin fermé, ils organisaient un pique-nique festif autour d'une chorba géante. Cette mobilisation aura permis de porter à 2 200 le nombre de signataires de leur pétition, d'alimenter la caisse de grève qui atteint 3 000 euros et d'intensifier la médiatisation de leur situation de travail.