6 février 2018 | Mise à jour le 6 février 2018
Une augmentation de 4,3% des salaires en avril et une hausse d’autres éléments de rémunération étalée sur 27 mois, l’ouverture du droit au temps partiel à 28 heures par semaine (sans compensation salariale et pour un temps limité): le syndicat IG Metall a finalement fait plier le patronat allemand de la métallurgie.
Dans la nuit de lundi à mardi, un accord sur les salaires et le temps de travail couvrant le secteur industriel du sud-ouest de l’Allemagne a donc finalement été conclu, dans la douleur après des semaines de négociations et au terme d’un processus de dialogue social qui a nécessité la grève et la mobilisation des salariés. Les grèves et débrayages de la semaine dernière ont représenté un manque à gagner de l’ordre de 200 millions d’euros pour l’industrie automobile, ses sous-traitants et d’autres entreprises comme Airbus. La fédération patronale a d’ailleurs parlé d’un «compromis supportable» mais contenant des «éléments douloureux« ». Par ailleurs, a confédération européenne des syndicats (CES) a qualifié dans un communiqué ces hausses salariales et horaires flexibles de «précédent en Allemagne» et «exemple pour l'Europe».
Temps de travail
Au chapitre du temps de travail, l’accord prévoit que le demi million de métallurgistes, ayant au moins 2 ans d'ancienneté dans leur entreprise, pourront demander à bénéficier de cette réduction de leur temps de travail pour une durée comprise entre 6 et 24 mois, avec la garantie de pouvoir retrouver leur poste à temps plein. Il s’agit donc là d’une avancée sociale et même d’un « revirement sur la question du temps de travail« , a estimé le président d'IG Metall. «Pendant trop longtemps la flexibilité du temps de travail a été un privilège des employeurs» et «dorénavant les salariés auront le droit d'opter pour un temps de travail réduit, pour eux-mêmes, leur santé ou leur famille», a ajouté. Jörg Hofmann. Il s’agit donc d’un progrès social en ce sens qu’il va permettre une meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie familiale. Reste que l’accord présente une contrepartie. Le syndicat a dû accepter que pour les salariés volontaires le temps de travail puisse être porté à 40 heures par semaine pour les salariés qui le souhaitent, contre 35 heures en moyenne dans le secteur.
Salaires
Sur le volet salarial, outre l’augmentation générale de 4,3%, le syndicat a obtenu une prime de 100 euros par personne pour les mois de janvier à mars inclus, puis une prime de 400 euros pour 2019 et un versement équivalent à 27,5% de leur congés payés mensuels. IG Metall réclamait une hausse annuelle de salaire de 6% pour les 3,9 millions d’ouvriers de la métallurgie afin qu’ils touchent les dividendes de la reprise économique.
(avec AFP)