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mobilisation

« On nous met la tête sous l'eau puis on nous demande de respirer »

3 octobre 2025 | Mise à jour le 3 octobre 2025
Par | Photo(s) : Lucie Inland
« On nous met la tête sous l'eau puis on nous demande de respirer »

manifestation 2 octobre 2025 Rennes

Deux semaines après le mouvement en intersyndicale le 18 septembre, environ 10 000 personnes selon la CGT, sont retournées battre le pavé à Rennes. Une mobilisation en baisse mais toujours déterminée. Reportage.

La journée a commencé au petit matin. Des tentatives de blocages d’établissements scolaires sont menées pour contester l’arrestation par l’armée israélienne de l’équipage de la flottille pour Gaza. Trois écoles et vingt et une cantines affichent « Fermé ». A 11 heures, des rassemblements sont décidés à l’université Rennes-II pour les étudiants et les personnels, et à la gare pour les cheminots et des agents municipaux. Les forces de l’ordre se sont déplacées en nombre, à l'image de ce qu'a annoncé Bruno Retailleau pour tout le territoire. El Diablo, la star des cheminots CGT, se fait remarquer avec ses reprises de tubes comme Alexandrie Alexandra, de Claude François, ou Le Chanteur, de Daniel Balavoine. A 13 heures, des milliers de personnes se retrouvent esplanade Charles-de-Gaulle. Déjà présent le 18 septembre, le tracteur de la Confédération paysanne fait son retour, décoré des drapeaux des nombreux syndicats alliés (CGT, CFDT, CFTC, SUD Solidaires, Union pirate) et d’une banderole « Paysan·nes et salarié·es, même combat ». Trois heures plus tard, le cortège se disperse dans le calme.

Une minorité aux manettes

« On nous met la tête sous l’eau puis on nous demande de respirer, comme le dit un camarade », dit Mireille, personnel technique à la direction du système d’information et syndiquée à la CGT FERC-Sup (Fédération de l'éducation, de la recherche et de la culture). Pierre, enseignant-chercheur en sciences politiques, et Marina, chargée de l’insertion professionnelle des étudiants se réjouissent du « beau rassemblement », en cours. Un symbole fort pour eux, « d’autant plus que Rennes-II est une des facs les plus sous-dotées de France », abonde Pierre. « Le budget pour les embauches de 2026 est gelé. Actuellement on compte 1 600 vacataires, c’est autant de précarité et de désillusions. »

« Tant que la Macronie sera en place, rien ne s’améliorera », affirment de concert les trois syndiqués. Ils n’attendent rien du prochain gouvernement en préparation. Conscients d’un certain découragement d'une mobilisation à une autre, du coût financier de se mettre en grève, ils continuent pourtant de croire à un rapport de force. Après tout, « c’est une minorité qui est aux manettes ».