À venir
Votre identifiant correspond à l'email que vous avez renseigné lors de l'abonnement. Vous avez besoin d'aide ? Contactez-nous au 01.49.88.68.50 ou par email en cliquant ici.
HAUT
ÉDUCATION

Périscolaire à Paris : en grève pour dénoncer le manque de moyens

19 novembre 2025 | Mise à jour le 19 novembre 2025
Par | Photo(s) : Nicolas TUCAT / AFP
Périscolaire à Paris : en grève pour dénoncer le manque de moyens

Les animateurs, en charge notamment de surveiller les enfants à la cantine, sont en grève à Paris depuis le 10 novembre 2025.

Les animateurs périscolaires à Paris ont entamé une grève prévue jusqu'au 21 novembre 2025, pour réclamer entre autres des recrutements et une meilleure rémunération. Un bras de fer avec la mairie de la capitale, qui a présenté un protocole début octobre, jugé insatisfaisant.

200 à 250 cantines par jour sont impactées par la mobilisation, sur les 620 écoles de Paris. La grève des animateurs périscolaires appelée par une intersyndicale (CGT-SUPAP FSU-CFDT) a commencé le 10 novembre et est prévue au moins jusqu'au 21 novembre. « Beaucoup de parents soutiennent la mobilisation, ce qui n’est pas forcément habituel » témoigne Alexandre Herzog, directeur périscolaire dans une maternelle du nord de Paris et délégué syndical pour l’animation à la CGT affaires scolaires.

En cause, le besoin urgent de recruter des titulaires pour assurer un meilleur accompagnement auprès des enfants. « On doit revenir à un adulte pour huit enfants et même passer à des binômes à deux pour huit. C'est comme ça qu'on sera en mesure d'éviter les situations de tension où un animateur se retrouve acculé avec 20 à 30 enfants » explique le militant. Le taux d'encadrement légal est actuellement d'au moins un adulte pour 14 enfants en maternelle, un pour 18 en élémentaire ; des taux qui ne sont pas respectés par la Ville de Paris selon l'intersyndicale.

Augmenter les salaires

La question de la rémunération nourrit également ce mouvement de grève. « Notamment avec l'Indemnité de fonctions, de sujétions et d'expertise (IFSE), qui est la part variable de la rémunération des fonctionnaires territoriaux que la Ville de Paris peut augmenter, sans attendre que l'indice soit dégelé par le gouvernement. » Le syndicat demande de toucher la prime REP +, une indemnité versée aux enseignants et à une partie du personnel travaillant dans les établissements rattaché au Réseau d'éducation prioritaire, mais pas aux animateurs périscolaires.

Début octobre, la Ville de Paris a présenté un protocole, signé par l'UNSA mais pas par les trois autres syndicats composant l'intersyndicale. « C'est une proposition très insuffisante par rapport à nos revendications » affirme Alexandre Herzog, « les deux seules primes revalorisées sont celle de lecture et celle des directeurs, ça concerne très peu de personnes. On n'a pas de réponse sur le REP +. »

Des moyens contre les violences

En 2025, 16 agents ont été suspendus pour des « suspicions de faits à caractères sexuels », et de nouvelles plaintes sont régulièrement révélées, notamment dans l'Est de la capitale.  Le 14 novembre, l'adjoint chargé de l'éducation d'Anne Hidalgo, Patrick Bloche (PS) a présenté un plan de luttes contre les violences faites aux mineurs dans les services périscolaires. Il propose notamment le renforcement des processus de recrutement et la mise en place de nouvelles formations pour détecter les situations à risques. Pour Alexandre Herzog, la clé reste les moyens et le recrutement alloués. « Avec des binômes de deux animateurs pour huit enfants, ça évite qu'un adulte mal intentionné se retrouve isolé avec des enfants, et donc ça limite les risques de violences. »

Patrick Bloche a également annoncé la suspension immédiate et définitive des animateurs accusés d'agression, et ce indépendamment des résultats de l'enquête. « Pour nous, la suspension définitive est contraire à la présomption d'innocence, et si on ne peut plus travailler avec les enfants, dans notre secteur cela revient à un licenciement. Ça pose plein de questions. »

Le Conseil de Paris, réuni depuis mardi 18 novembre 2025 pour discuter des orientations budgétaires, pourrait s’il le souhaitait décider d’une augmentation de la rémunération des animateurs du périscolaire. Le préavis de grève déposé s'étend jusqu'au 31 décembre 2025.