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1er mai

Début de manifestation du 1er mai empêché à Paris

1 mai 2019 | Mise à jour le 2 mai 2019
Par | Photo(s) : Bapoushoo
Début de manifestation du 1er mai empêché à Paris

Le traditionnel défilé du 1er mai a pris cette année une tournure particulière. Il avait lieu une semaine après les annonces de Macron faisant suite au grand débat national et après six mois de manifestation de Gilets jaunes. Les violences et la répression tous azimuts des forces de l’ordre ont dénaturé le sens de cette journée internationale des travailleurs et les revendications portées par les syndicats.

Des Gilets jaunes devant, des Blacks blocs mêlés et les premières banderoles de la CGT, bien plus loin derrière, à hauteur de la rue Vavin et l'église du Montparnasse à Paris. Très rapidement en début d'après-midi, la foule dense devant les rangs syndicaux lançait les premiers lazzis aux CRS et gendarmes déployés en très grand nombre et au contact direct des manifestants.

Quelque 7 400 représentants des forces de l'ordre qui ont très mal géré la sécurisation de ce début de manifestation. Pour preuve, les premiers tirs de lacrymogènes ont fait refluer des manifestants en jaune et en noir qui ont alors traversé les rangs syndicaux. Au cœur d'une foule de plus en plus dense et disparate, les CRS ont tiré des grenades de désencerclement dans les rangs de la CGT. La NVO présente a pu goûter ces tirs, ses journalistes ayant été touchés directement par des grenades !

Le secrétaire général de la CGT obligé de quitter la manifestation

Fait rare : le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a d'ailleurs du quitter le cortège de tête et annuler sa conférence de presse. Interrogé par téléphone par l'AFP pour savoir s'il avait quitté définitivement la manifestation, le numéro un de la CGT a répondu par SMS : « non, je suis juste un peu en retrait ». Philippe Martinez a dénoncé la présence d'« individus qui ne sont pas là pour manifester et empêchent la manifestation de se tenir » et a critiqué des « problèmes de coordination » au niveau des forces de l'ordre.

« Attention de ne pas dénaturer le sens de cette journée », avait averti ce matin Philippe Martinez, sur France Inter, regrettant que les violences en marge des manifestations depuis 2016 « ça se répète ».

La police a chargé la CGT…

Ce début de 1er mai 2019 a été une véritable confiscation du traditionnel rendez-vous des travailleurs.

Dans un communiqué, la CGT a immédiatement et « fermement dénoncé les violences en cours sur Paris. Alors que le cortège intersyndical devait démarrer à 14 h 30, une répression inouïe et sans discernement a lieu suite aux actes de violence de certains. Nos camarades présents, y compris notre secrétaire général, se font gazer et reçoivent des grenades. Ce scénario en cours, scandaleux et jamais vu, est inadmissible dans notre démocratie. Cette situation tranche avec les très nombreuses mobilisations de salariés, privés d'emploi et retraités qui ont eu lieu ce matin dans le calme dans plus de 240 manifestations ».

« La police a chargé la CGT, une CGT bien identifiée, fait grave. Pour un ministre de l’Intérieur qui nous avait dit “je maîtrise la situation, j’ai changé le préfet, vous allez voir ce que vous allez voir”, eh bien, on a vu », a dit Philippe Martinez, une fois revenu dans le cortège de tête. « Il y a un problème et avec le préfet et avec M. Castaner », a-t-il ajouté.

Rencontrée avant les premiers incidents, Valérie Lesage, secrétaire générale de l’Urif-CGT, a pu redonner le sens du 1er mai en général et de ce 1er mai particulier, dans le contexte de la colère populaires des gilets jaunes depuis six mois et des annonces d’Emmanuel Macron de la semaine dernière. 

Un 1er-mai 2019 hétérogène

La CGT était sur la route adjacente, la route du cortège est sécurisée