La fin de quatre ans de présidence Trump
Joe Biden a remporté l’élection présidentielle contre Donald Trump et sera le 46e président des États-Unis. Dans un pays profondément divisé, les travailleurs et leurs... Lire la suite
Il y a quelques mois, nul ne donnait cher de la candidature de ce vieux sénateur du Vermont. Mais à 74 ans, Bernie Sanders, socialiste de toujours, mène une campagne qui suscite un enthousiasme grandissant. Dans un pays où 47 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté et où, malgré la baisse officielle du taux de chômage à 5,5 % fin2015, le taux d'activité n'a cessé de baisser et les inégalités de se creuser, « sa candidature comble un grand vide à la gauche d'Hillary Clinton, explique Marie-Christine Naillod, conseillère confédérale CGT à l'espace international. Elle va plus loin dans la recherche d'un modèle social et économique plus égalitaire ».
« Sanders dit ouvertement qu'il faut arrêter de penser qu'on est libre, car ce sont les multinationales qui gouvernent le monde, qui font et défont les États, analyse Marie-Christine Naillod. Il en appelle à une révolution politique pour reprendre le contrôle sur l'économie, pour que les questions économiques ne soient plus décidées sans les gouvernements : il se positionne clairement contre le milieu des affaires, les places financières.
Il est d'ailleurs opposé à tous les accords de libre-échange, que ce soit le transatlantique ou le transpacifique, parce qu'il considère que c'est un nivellement par le bas pour tout le monde et qu'au final, la finance doit cesser de gouverner le monde au profit d'une petite minorité. Il est clairement le candidat du partage des richesses, mais le spectre d'un communiste qui arriverait au pouvoir joue contre lui… »
Si Obama avait déjà fait face à des critiques de ce type de la part de certains opposants républicains avec son Obamacare, Sanders, lui, propose carrément une couverture santé publique et universelle payée par de nouveaux impôts, laquelle exclurait les assurances privées. « L'assurance maladie devrait être un droit pour chaque homme, femme et enfant », explique-t-il.
https://infogr.am/votes_pour_sanders
Ces propositions correspondent largement à des valeurs partagées par les membres de la plupart des syndicats et selon plusieurs articles de la presse américaine, Bernie Sanders est le candidat qui suscite le plus d'adhésion populaire : « Je ne sais pas s'il y a un quelconque enthousiasme populaire pour Hillary Clinton, explique Carl Shafer, 58 ans, électricien de IBEW (International Brotherhood of Electrical Workers) et ancien syndicaliste de Plymouth, Indiana. Je pense que les leaders, à Washington, ont avalé qu'elle était inévitable, éligible et qu'il n'y aurait pas de challenger crédible, mais l'intérêt populaire pour Bernie Sanders repose sur qui il est et ce qu'il a défendu durant toutes ces années.
Il a été sur nos piquets de grève. Il croit à ce qu'il propose et a gardé ses mêmes positions depuis plus de vingt-cinq ans. Il est meilleur sur les dossiers spécifiques et plus en phase avec les travailleurs. Alors, pourquoi ne pas le soutenir ? Pourquoi elle et pas lui alors qu'il est bien meilleur ? »
Pourtant, « la plupart des grandes centrales syndicales soutiennent Hillary Clinton, explique la conseillère CGT, parce qu'elles pensent qu'au final ce sera elle qui sera la candidate ». Cela dit, en décembre dernier, le syndicat CWA (Communications Workers of America, 700 000 membres), le plus important syndicat dans le secteur des télécommunications, apportait son soutien au candidat Sanders, à la suite de l'American Postal Workers et du principal syndicat d'infirmières.
D'autres, comme le grand syndicat AFL-CIO, retiennent leur souffle et hésitent encore à prendre parti pour l'un des deux candidats.
Joe Biden a remporté l’élection présidentielle contre Donald Trump et sera le 46e président des États-Unis. Dans un pays profondément divisé, les travailleurs et leurs... Lire la suite
Alors que se déroule aux États-Unis l’élection présidentielle, nous republions l’entretien que Philippe Golub nous avait accordé dans le magazine de septembre. Lire la suite