
Démission de Sébastien Lecornu: la CGT dénonce un chaos institutionnel
Sébastien Lecornu a remis sa démission lundi matin, devenant ainsi le chef de gouvernement le plus éphémère de la Ve République. Lire la suite

François Bayrou aura eu beau alterner entre catastrophisme et solennité pour évoquer encore une fois le danger du surendettement, le bord de la falaise, un diagnostic vital engagé, la France qui se prépare à un tohu-bohu, les questions historiques qui concernent les futures générations et non pas les prochaines élections, les défis à relever sur l'éducation nationale, le modèle social, le logement, l'écologie. Le premier ministre aura eu beau camper en capitaine du navire informé du flot qui envahit les cales, il aura eu beau assumer seul cette épreuve de vérité qu'il a voulu, rien n'y a fait. Les députés réunis en session extraordinaire lundi 8 septembre 2025 ont refusé d'accorder leur confiance au gouvernement sur sa politique générale consacrée à la dette. Le Béarnais, nommé en décembre 2024 au terme d’une épreuve de force avec Emmanuel Macron, devient donc lundi le premier chef de gouvernement de la Ve République à tomber sur un vote de confiance. C'est le 25 août dernier qu'à la surprise générale, François Bayrou avait décidé de convoquer l'Assemblée nationale en ce sens, après avoir passé l'été à tenter de convaincre les Français à travers une communication vintage, du bien-fondé de son budget pour 2026.
Ce budget prévoyait des économies de 44 milliards à travers entre autres, le non remplacement de fonctionnaires, le gel des prestations sociales, la suppression de deux jours fériés, des coupes dans la Sécurité sociale, une énième réforme de l'assurance-chômage…Un « plan d'austérité d'une brutalité inédite », « un musée des horreurs », selon l'intersyndicale qui lançait dans la foulée une pétition pour en dénoncer la violence, et qui a recueilli à ce jour plus de 383 000 signatures. Un peu partout en France étaient prévues le soir même des manifestations pour fêter le pot de départ de Bayrou.
Un moment joyeux qui préfigure l'initiative citoyenne « bloquons tout » le 10 septembre, à laquelle s'est ralliée la CGT. Alors que des appels à la grève se multiplient à Radio France, à l'AP-HP, dans l'énergie, etc, l'intersyndicale appelle à une mobilisation le 18 septembre. « Pour éviter d'avoir à modifier son budget, François Bayrou en est réduit à servir de fusible. Nous ne nous laisserons pas distraire par cette manœuvre de diversion. Quelle que soit la situation gouvernementale, ce que nous voulons, c'est un autre budget correspondant aux urgences sociales et environnementales. Tous les ingrédients sont réunis pour gagner ! Pour cela, il nous faut construire une mobilisation massive et unitaire ! », écrivait la CGT au sortir de son CCN (instance dirigeante de la CGT réunissant les dirigeants de fédérations et d'Unions Départementales) le 27 août dernier. « Personne ne regrettera Bayrou. Mais ce n'est pas un problème de casting, c'est un problème de politique. La mobilisation sociale doit rester massive de manière à doter la France d'un budget qui répond à ses besoins sociaux et à une justice fiscale », explique Denis Gravouil, dirigeant confédéral. « Ce n'est pas l'homme qu'il faut combattre, c'est le projet. Il faut maintenir la pression pour inciter Emmanuel Macron à infléchir sa politique, notamment envers les grandes entreprises et les plus riches », abonde Catherine Giraud, autre dirigeante confédérale de la CGT. Une dissolution de l'Assemblée nationale, des élections législatives remportées par le Nouveau Front Populaire et deux premiers ministres de droite plus tard, rien ne dit que le président Macron soit prêt à changer de méthode.
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