Renault, sortie de route ?
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Deux nouvelles audiences du tribunal de commerce de Poitiers, lundi 24 puis lundi 31 juillet 2017, se sont succédées pour traiter de l'avenir de GM & S, l'équipementier automobile installé à La Souterraine en Creuse, placé en redressement judiciaire depuis plusieurs semaines. Le 31, le tribunal a repoussé la décision au 4 septembre 2017 concernant le plan présenté par l'emboutisseur stéphanois GMD. Celui-ci a en effet posé des conditions à la reprise, notamment :
1 – Un engagement de 15 millions d’euros d'investissement, dont dix millions disponibles dès la reprise, réclamés aux deux donneurs d'ordre (Renault et Peugeot) et à l'Etat ;
2 – L'adhésion des salariés au projet, ce qui paraît d'autant plus choquant que l'on parle de la suppression de plus de la moitié des postes.
Les deux branches de l'alternative restent donc, en l'état, révoltantes : soit la liquidation de cette usine qui emploie 277 personnes, soit une reprise qui ne maintiendrait que 120 emplois. Mobilisés depuis des mois, les salariés de l'équipementier automobile ont mené plusieurs actions d'envergure qui leur ont permis d'éviter une fermeture discrète et de rappeler la responsabilité des donneurs d'ordre – Renault et PSA, qui représentent 90 % de l'activité – pour l'avenir du site. L'État lui-même semble reconnaître cette responsabilité puisqu'il a pesé pour que ces deux sociétés participent à la hauteur demandée au plan d'investissement du repreneur. Pourquoi, alors, ne pas exiger des deux constructeurs automobiles ce que réclament les salariés, soit la prise en charge d'indemnités supra légales pour ceux qui ne seront pas repris ?
Frédéric Sanchez, le secrétaire général de la CGT métallurgie, rappelle quant à lui les exigences des salariés pour qu'ils valident le plan de reprise : revoir à la baisse les suppressions d'emploi, obtenir des deux grandes firmes automobiles la reprise directe ou la reprise via leurs sous-traitants d'un maximum des salariés pris dans le plan de licenciement, et le versement d'indemnités supra-légales aux salariés qui ne seraient pas repris.
La CGT métallurgie, qui avait appelé à un arrêt de travail solidaire dans tout le secteur automobile le 18 juillet et soutenu les opérations de blocage menées par les salariés de GM & S, rappelle en effet que cette situation est la « conséquence de la restructuration de la filière automobile (…) orchestrée ces dernières années par ses principaux acteurs avec l'aval des gouvernements successifs. » Elle dénonce par ailleurs « l'indécence sociale et l'incompatibilité industrielle » de l'offre de GMD et appelle « l'État et les constructeurs Renault et PSA à prendre la mesure de leurs responsabilités sociales. »
A suivre donc, le 4 septembre, après consultation du comité d’entreprise (CE).
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