Disparition de Marcel Bluwal, réalisateur engagé
Marcel Bluwal, décédé samedi, était l'un des derniers réalisateurs mythiques de l'âge d'or de la télévision, ainsi qu'un passionné de théâtre. Il fut aussi... Lire la suite
Le modèle agro-industriel qui sévit dans la plupart des pays développés depuis la bien mal nommée « révolution verte » des années 1960 ressemble à une machine devenue folle. L'élevage intensif avec ses mégafermes en est l'un des pires exemples.
Thema s'intéresse ce soir à l'élevage porcin en Allemagne, avec ses exploitations de 10 000 porcs, véritables usines où l'animal n'est qu'un produit. À l'autre bout de la chaîne, les supermarchés qui vendent (parfois même au-dessous d'un prix coûtant très bas) une viande de piètre qualité. Entre les deux une multitude d'intermédiaires et surtout de groupes de pression qui ont de très gros intérêts dans la filière.
Mais si le consommateur non averti pense faire une bonne affaire en payant une viande à très bas coût, ce documentaire « Le vrai coût de la viande pas chère » remet les pendules à l'heure… Car l'acheteur de viande de porc est aussi un contribuable qui paie des impôts, par exemple, pour traiter les déchets causés par ces élevages intensifs, comme les tonnes d'algues vertes sur les plages causées par l'épandage du lisier. Sans parler d'être un vacancier qui ne peut plus fréquenter les zones polluées, ou un riverain qui souffre des odeurs ou de la fuite des touristes…
Il est aussi un patient, qui développe — entre autres — de plus en plus de multirésistances aux antibiotiques administrés massivement dans ces élevages, et ce même s'il ne consomme pas de viande, les nappes phréatiques étant atteintes. Il est un terrien, dont l'environnement est abîmé par ces « usines à viande », mais aussi par le transport par route, très polluant, d'animaux stressés sur de longues distances. Il est parfois aussi un petit éleveur, tenant de l'agriculture paysanne, menacé de disparition, car mis en concurrence avec ces Goliaths de l'élevage, ou un travailleur précaire détaché employé au rabais dans ces filières sans foi ni loi.
Et il est aussi un humain pour lequel le bien-être animal n'est peut-être pas un vain mot et qui est de plus en plus sensibilisé à la maltraitance dans ces élevages, qu'il s'agisse de porcs, de bovins, de volailles, etc.
En enquêtant en Allemagne, en France, en Roumanie et en Suède, ce documentaire de Jens Niehuss met en évidence un modèle industriel grassement subventionné, responsable d'un dumping social, économique et écologique à grande échelle. Un véritable fléau pour l'animal et l'humain. Seule petite note d'espoir : une enquête auprès des consommateurs allemands indique que 85 % d'entre eux sont sensibles au bien-être animal et prêts à payer jusqu'à 30 % plus cher pour une viande à tous égards plus respectueuse.
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