Disparition de Marcel Bluwal, réalisateur engagé
Marcel Bluwal, décédé samedi, était l'un des derniers réalisateurs mythiques de l'âge d'or de la télévision, ainsi qu'un passionné de théâtre. Il fut aussi... Lire la suite
La plongée en eaux troubles à laquelle nous convient Frédéric Ploquin et Julien Johan, dimanche 9 octobre, sur France 5, démarre durant la Seconde Guerre mondiale, quand des escrocs tels Henri Lafont officient pour la Carlingue, entendez la Gestapo française. Certains, à l'image de Pierre Loutrel, dit Pierrot le fou, retournent leur veste et, après avoir servi les Allemands, rejoignent le maquis.
Des liens se tissent dans la Résistance. Ainsi, le truand Joe Attia, déporté à Dachau en même temps qu'Edmond Michelet, futur garde des Sceaux, bénéficiera de la protection de ce dernier au point d'être surnommé le roi du non-lieu.
Assez vite, le pouvoir gaulliste va recruter les as du chalumeau et de la gâchette pour mettre en place une police parallèle, sous la houlette de Charles Pasqua. Le fameux Service d'action civique, Sac, va œuvrer de longues années.
On sourit amèrement quand Pasqua avoue à la fin de sa vie : « En fait, il aurait mieux valu qu'il n'y ait pas de mélange des genres »… Comme le rapporte l'historien Jean-Marc Berlière, « les républicains utilisent des moyens fort peu démocratiques ». Et le documentaire de revenir sur les meurtres de militants indépendantistes commis par la Francia, branche corse du Sac, comme sur le réseau corso-africain dans les établissements de jeux. Là encore, Charles Pasqua n'est pas loin…
À travers les témoignages d'anciens truands, de responsables politiques, de magistrats comme de policiers, on suit les méandres des relations plus que douteuses entre l'État et la voyoucratie : le milieu marseillais qui aide Gaston Defferre à affaiblir les communistes, la brigade des jeux comme la Mondaine qui glanent informations et enveloppes dans les cercles de jeux ou dans les hôtels de passe.
On suit encore l'évolution des pratiques quand les braqueurs se spécialisent dans le trafic des stupéfiants, plus lucratif. Pour arriver au règne des caïds dans les cités et à l'ambiguïté des élus qui parfois s'en servent pour acheter une prétendue paix sociale. Le trafic de drogues est devenu une économie parallèle plus que juteuse – plus de un milliard de bénéfices par an en Seine-Saint-Denis, selon un procureur de la République – et un contre-pouvoir très inquiétant…
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