16 mars 2022 | Mise à jour le 16 mars 2022
Victor Castanet, l’auteur du livre-enquête « Les Fossoyeurs » qui met en lumière des dysfonctionnements au sein d’Orpea, a estimé mardi devant des sénateurs qu’il fallait contrôler le siège des grands groupes d’Ehpad pour s’assurer de leur bon fonctionnement.
« Il faut surtout des gens formés et des gens qui contrôlent au bon endroit, notamment au siège » , a plaidé le journaliste lors d’une audition à la commission des affaires sociales du Sénat.
Les grands groupes mettent en place « des pratiques financières et comptables, il faut des gens qui soient formés » dans ces domaines pour mener les inspections, a-t-il estimé. Or, les inspecteurs des Agences régionales de santé (ARS), chargés d’effectuer les contrôles, ont une « expertise médicale » et en « droit du travail » , selon lui.
La semaine dernière, le gouvernement a annoncé que 150 agents supplémentaires seront recrutés dans les ARS pour contrôler d’ici deux ans l’ensemble des 7.500 Ehpad de France.
« Est-ce la solution » pour détecter et empêcher les abus dans le secteur ? « J’en doute », a répondu M. Castanet.
« Ça fait des années que ces grands groupes ont tout centralisé » , a-t-il indiqué, soulignant qu’il faut « contrôler le siège » .
Rationnement de nourriture, de soins, de personnels: dans son livre-enquête, le journaliste décrit un système mis en place par les dirigeants d’Orpea pour maximiser les profits de l’entreprise au détriment du bien-être des personnes âgées qui résident dans les Ehpad du groupe.
Après la publication de cet ouvrage explosif, le gouvernement a ouvert une double enquête administrative sur le groupe Orpea, confiée aux inspections générales des affaires sociales (Igas) et des finances (IGF).
« La mission Igas/IGF a bien achevé son travail et soulevé des faits graves, sur lesquels le groupe Orpea, qui a accusé réception du rapport, doit désormais répondre » , ont indiqué mardi dans une note à la presse les services de la ministre déléguée à l’Autonomie, Brigitte Bourguignon.
La finalisation du rapport « n’interviendra pas avant la semaine prochaine, afin de permettre une phase contradictoire avec Orpea » . Lorsque le gouvernement recevra le rapport finalisé, il « proposera le cas échéant des suites juridictionnelles, financières ou administratives » , ont ajouté les services de la ministre.
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