
A Rennes, un nouvel espoir fait défiler
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Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a ouvert le bal lundi, enjoignant au gouvernement de « clarifier les choses » afin « que les grands principes de la réforme soient réaffirmés » avant une mobilisation potentiellement massive et durable.
Après une heure d’entretien avec le Premier ministre Édouard Philippe, la ministre des Solidarités Agnès Buzyn et le haut-commissaire aux Retraites Jean-Paul Delevoye, le patron des patrons a dit s’attendre à « des difficultés » à partir du 5 décembre.
« J’ai demandé aux employeurs d’être bienveillants, notamment en région parisienne« , a-t-il indiqué, répondant au souhait de la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, qui avait demandé samedi « aux chefs d’entreprises d’être compréhensifs avec leurs salariés » et de faciliter le recours au télétravail.
Une parade face au risque de blocage du pays, qui s’accroît un peu plus chaque jour: lancé par les syndicats de la RATP et de la SNCF, l’appel à une grève reconductible contre la réforme des retraite a été rejoint par la CGT, FO, FSU et Solidaires, puis par des organisations d’Air France, d’EDF, d’avocats, de magistrats…
Fait rare, les cadres de la CFE-CGC ont appelé à manifester, et la CFTC a laissé ses syndicats libres de rallier le mouvement.
Même la CFDT, qui soutient globalement la réforme, a laissé sa fédération cheminote déposer un préavis, avec l’espoir d’obtenir l’application de la « clause du grand-père« , qui réserverait la réforme aux seuls futurs embauchés de la SNCF.
En réponse, l’exécutif a durci le ton en ciblant les régimes spéciaux, qu’Emmanuel Macron juge « d’un autre époque ». Une partition reprise en chœur par Mme Buzyn, qui a pointé « des revendications très corporatistes« , et par le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, qui a dénoncé « une mobilisation pour conserver des inégalités« .
Pourtant, Matignon veut montrer que « le dialogue social continue » et assure que ces deux journées de face-à-face ont pour but « de faire un point sur l’ensemble de la réforme« .
Une approche partagée par la CFTC, qui « privilégie toujours le dialogue par rapport à la grève« , a déclaré son secrétaire général Cyril Chabanier après son rendez-vous avec les trois membres du gouvernement.
« Sur le calendrier, on a eu quelques précisions. Nous aurons des mesures qui seront annoncées avant la fin de l’année« , a-t-il affirmé, estimant que « le manque de clarification accentue l’inquiétude de nos concitoyens« .
Moins optimiste, un négociateur syndical pronostique qu' »ils ne lâcheront rien avant le 5« .
Les discussions doivent se poursuivre dans l’après-midi avec la CPME, la CFDT, l’Unsa et Force ouvrière, puis mardi avec la CGT, l’U2P et la CFE-CGC.
Les positions des uns et des autres sont cependant connues. « On ne lâche rien« , a prévenu lundi à Sud Radio le leader de FO, Yves Veyrier, qui viendra « expliquer les raisons pour lesquelles (il est) contre un régime universel par points« . Pour lui, les « soi-disant problèmes de privilèges » des régimes spéciaux sont « un grand classique« .
Une pratique d’« ancien monde » également dénoncée dimanche par le numéro un de la CGT, Philippe Martinez, qui considère que « le président de la République essaye de diviser les Français« , et a prédit une mobilisation « très massive« , espérant qu’elle aille « bien au-delà des régimes spéciaux » et qu’elle dure « jusqu’à ce qu’on retire ce mauvais projet« .
Seul soutien de poids à la réforme, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, exhorte pour sa part l’exécutif à sortir de « l’ambiguïté » et répète son refus de toucher à la durée de cotisation ou l’âge de départ.
Le gouvernement n’écarte pourtant pas cette piste pour ramener le système de retraite à l’équilibre financier d’ici 2025, date prévue d’entrée en vigueur du « système universel » promis par le chef de l’État, alors qu’un déficit de « 10 à 12 milliards » se profile à cette échéance, a rappelé le Premier ministre.
Hors de question pour le premier syndicat de France, qui a déjà averti que dans ce cas, « la CFDT appellera(it) les salariés à se mobiliser« .

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