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ÉDUCATION

Fin des vacances dans les lycées et reprise des blocages ?

7 janvier 2019 | Mise à jour le 11 janvier 2019
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Fin des vacances dans les lycées et reprise des blocages ?

Des centaines de lycéens et d'étudiants ont manifesté dans les rues de Paris pour protester contre la réforme de l'université, notamment la reforme de Parcoursup et du service national universel voulue par le président Macron. Paris 18 décembre 2018.

La trêve hivernale est terminée pour les lycéens. Dès demain, ceux-ci devraient en effet rebloquer leurs établissements et descendre dans la rue. Contre les réformes Blanquer, et les violences policières.

« On ne s'est pas mobilisés pendant trois semaines pour s'arrêter là », prévient Louis Boyard. Et le président de l'Union nationale lycéenne d'appeler, à l'issue d'un Conseil national de l'organisation lycéenne réunis à Paris avant la rentrée, à sonner la fin des vacances de Noël et « bloquer les lycées et relancer la mobilisation jusqu'à ce que le gouvernement cède ». Ce à partir de demain matin, mardi 8 janvier.

Le mouvement né le 30 novembre dernier qui a, depuis, entre manifestations, blocus, AG et autres événements, touché plus de 1 300 établissements sur toute la France, soit la moitié du secteur public, et fait régulièrement descendre dans les rues plusieurs dizaines de milliers de jeunes, devrait donc reprendre de plus bel. D'autant que les revendications lycéennes, « la fin de la sélection ou du tirage au sort et un accès pour tous à l'université ; l'inégalité dans les options proposées selon les lycées faute de crédits et celle des diplômes qui en résulte ; la somme d'argent dépensée pour la mise en place du Service national universel alors que l'éducation manque de moyens ; la hausse des frais d'inscription pour les étudiants étrangers qui n'est rien d'autre que du racisme d'État… » n'ont pas vraiment déclenché de véritable réponse gouvernementale.

Reste que les réformes de l'éducation ne sont désormais plus les seules à énerver les lycéens. « Le gouvernement a tendance à mépriser les organisations syndicales en général mais, avec les jeunes, c'est encore pire », affirme le président de l'UNL. « Il y a eu plus de mille interpellations lors de la première semaine du mouvement, des leaders arrêtés, des gardes à vue et des tirs de flashball au visage. Ce qui s'est passé à Mantes-la-Jolie n'est que le symbole de toute cette violence. »

« La police a abusé de ses droits et procédé à des arrestations arbitraires », témoigne Nawfel, en classe de terminale à Romans-sur-Isère. Le jeune homme a passé 4 heures au poste pour possession d'un… « déodorant ». Accusé de s'en être servi pour avoir mis le feu à une poubelle devant son lycée !

Les policiers ne sont pas les seuls à s'être laissés aller. « Chez nous, des proviseurs ont balancé des jeunes par terre, les ont tiré par les cheveux », ajoute Kenza, terminale à Grenoble. « Il y a des conseils de discipline, des renvois dans les internats et certains profs nous mettent la pression en nous rappelant que c'est eux qui remplissent la fiche pour Parcoursup », détaille la jeune femme.

« Il y a un problème de démocratie dans les lycées », regrette quant à lui Robin, en première à La Rochelle. Si la « démocratie » s'est en effet installée dans les lycées depuis une cinquantaine d'années avec l'arrivée des délégués de classe, dans la réalité, cela a tout du mille-feuilles administratif dont les lycéens sont exclus à chaque nouvelle couche, depuis le lycée jusqu'au niveau national.

« Il n'y a que 4 sièges pour les lycéens [sur 4,5 millions d'élèves dans le secondaire public, NDLR] au Conseil supérieur de l'éducation (CSE) censé débattre de la politique générale de l'éducation », constate amèrement Robin qui s'interroge par ailleurs sur « la présence de gens du Medef au CSE. Et ils sont plus nombreux que nous ! ». De quoi se poser effectivement quelques sérieuses questions.