À Paris, les livreurs à deux-roues se dotent d'un syndicat CGT
Le premier syndicat CGT des entreprises de livraison deux-roues de Paris vient d’être créé, samedi 26 juin. Avec cette ambition : doter tous les travailleurs des... Lire la suite
Ce mercredi 7 août, les coursiers à vélo de la plateforme Deliveroo sont de nouveau en grève, après de premières mobilisations mardi 30 juillet et samedi 3 août. En jeu : les conséquences désastreuses d'une nouvelle tarification des courses décidée sans concertation.
Lundi 29 juillet, la plateforme britannique Deliveroo a informé les coursiers à vélo qu'elle modifiait dès le lendemain son mode de calcul du paiement des courses. Elle augmente la rémunération des courses longues, mais réduit en revanche celle des plus courtes. Deliveroo supprime en même temps le tarif minimal de 4,70 euros pour une course qui s’appliquait notamment à Paris
« La plateforme a décidé de ce nouveau mode de calcul sans aucune consultation et ramène le prix de certains courses à moins de trois euros », dénonce Arthur Hay, secrétaire général du syndicat CGT des coursiers Deliveroo de Gironde. Même constat à Paris : « Les prix vont diminuer de moitié. En moyenne les courses se rémunéraient à un minimum de 4,50 euros, désormais elles sont à 2,70 euros », commente Jérôme Pimot, cofondateur du Collectif des livreurs autonomes de Paris « Clap 75 » interrogé par Le Figaro le 3 août.
Des prix à la course totalement insuffisants, d'autant plus que les livreurs, considérés comme indépendants alors même qu'ils dépendent totalement de la plateforme, doivent prendre en charge seuls l'intégralité des frais de travail et de leurs cotisations sociales. Au point que certains, blessés, continuent malgré tout de travailler. D'autres ne le peuvent même plus : poussés à aller toujours plus vite, certains sont plus grièvement touchés. En Gironde, Franck Page est même décédé d'avoir voulu vivre de son travail…
Cette nouvelle décision de la plateforme a donc mis le feu aux poudres. D'où la multiplication de jours de grève, et une grève perlée dans de nombreuses villes sur tout le territoire : Bordeaux, Paris, Limoges, Lyon –où vient de se créer un syndicat CGT-, Toulouse…
Face au mouvement, la direction de l'entreprise joue la concurrence entre coursiers, faisant miroiter que la grève des uns permet à d'autres d'obtenir plus de courses. Or, si le droit de grève de ces livreurs est reconnu, la plateforme profite de l'absence de statut de salarié pour se dégager de toute obligation quant à l'emploi d'autres travailleurs durant ces jours de grève. Un sujet sur lequel Arthur Hay souhaiterait une expertise juridique et un débouché favorable aux coursiers.
En attendant, le mouvement est appelé à s'amplifier. En jeu, explique Arthur Hay, plusieurs revendications : la suppression des décisions de baisse des tarifs pour les courses les plus courtes, mais également une réelle transparence sur l'ensemble des rémunérations et plus généralement de meilleures conditions de travail…
Le syndicat revendique également la reconnaissance officielle des organisations représentatives des coursiers, qu'il s'agisse de leurs syndicats ou des collectifs, afin que puissent avoir lieu de vraies négociations. Après la mobilisation de ce mercredi, d'autres actions collectives devraient donc être décidées.
Le premier syndicat CGT des entreprises de livraison deux-roues de Paris vient d’être créé, samedi 26 juin. Avec cette ambition : doter tous les travailleurs des... Lire la suite
Après des blocages de plusieurs comptes sur l’application UberEats, empêchant les livreurs de travailler et d’avoir une rémunération, ils ont décidé de mener plusieurs... Lire la suite