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La Fédération transnationale des coursiers a vu le jour à Bruxelles

30 octobre 2018 | Mise à jour le 30 octobre 2018
Par | Photo(s) : DR
La Fédération transnationale des coursiers a vu le jour à Bruxelles

Manifestation des coursiers à Paris organisée par le Collectif des Livreurs Autonomes Parisiens (CLAP) le 19 octobre 2018

Les plateformes qui les emploient ne connaissent plus de frontières, alors les coursiers à vélo issus de 12 pays européens qui livrent les repas notamment pour Deliveroo ou Ubereats ont lancé vendredi 26 octobre à Bruxelles leur Fédération transnationale des coursiers. Ils veulent se battre ensemble pour un salaire horaire garanti et la transparence des données des plateformes.

Les livreurs à vélo se rassemblent déjà dans des collectifs ou syndicats locaux (dont CGT) au sein d’une douzaine de pays européens. Ces travailleurs auto entrepreneurs mettent en commun leurs forces pour dénoncer leurs conditions de travail, leur précarité, pour exiger un salaire horaire garanti et sortir du travail à la tâche auquel les contraignent les opérateurs numériques qui leur passent commande via des applications sur leurs smartphones. Dans la capitale belge, jeudi 25 et vendredi 26 une soixantaine de ces collectifs venus d’Autriche, Belgique, Finlande, France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Norvège, Espagne, Suisse, Royaume-Uni et Irlande et trente syndicats ont pris part à  une première assemblée européenne fondatrice de la fédération transnationale des coursiers.  « Nous sommes sous-payés, moins de cinq euros par course » , dénoncent-ils. « On veut la fin de la tarification à la course » résume Jérôme Pimot, l’un des tout premiers coursiers engagés en France dans la lutte contre les plateformes. « C’est le retour du travail à la tâche comme au 19 ème siècle. C’est dangereux ! On parle désormais de livreurs qui meurent au travail ! On veut donc l’abolition de ce travail à la tâche, ainsi que la liberté d’association pour se défendre. Nous avons cette liberté en France et nous la voulons pour tous » .

Management par algorithmes

Autre sujet commun, les coursiers revendiquent la transparence des données traitées par les plateformes qui les emploient. Pour chaque course  qu’ils effectuent Deliveroo, Ubereats et autres opérateurs collectent des données sur le commerçant, le livreur et le client. Une véritable richesse estiment les coursiers européens qui exigent la clarté sur l’utilisation de ces données qui donnent un pouvoir exorbitant aux opérateurs vis à vis des restaurateurs et des coursiers. « Comment fonctionnent ces algorithmes qui nous gèrent« , questionne Jérôme Pimot qui dénonce un management « inhumain » .