La mobilisation s’impose toujours
Les syndicats se disent déterminés à être entendus par un gouvernement qui veut tourner la page et passer à d'autres réformes. Lire la suite
Incontestablement, le fait que les organisations syndicales ne se soient pas mises d'accord le 9 octobre pour appeler ensemble à cette journée a pesé. Mais cette « perspective de construction d'une mobilisation unitaire qui mette à bas ces ordonnances est toujours une priorité », a assuré le porte-parole de Solidaires. Car en dépit de positionnements stratégiques différents, toutes les centrales syndicales émettent de sérieuses critiques sur certaines mesures, comme le plafonnement des indemnités prud'homales ou la fusion des instances représentatives du personnel, dont le décret d'application n'a toujours pas été publié.
À l'évidence ces positionnements ne sont pas le reflet des attentes de nombreux syndiqués et militants des organisations qui n'ont pas encore fait le choix de se joindre au mouvement. Treize fédérations de la CFE-CGC participaient aux manifestations jeudi, pour dénoncer une réforme dont les mesures « ne créeront pas d'emplois » ni « ne renforceront la confiance et le dialogue social en entreprise ». On a aussi vu comme dans les deux précédentes journées, des drapeaux FO dans les cortèges.
« La page n'est pas tournée. La loi Travail n'est pas ratifiée » insistait la CGT le 18 octobre. Elle est contestée de plus en plus fortement par les salariés. Dans le pays, le refus des ordonnances persiste et s'ancre aussi profondément que lors de la mobilisation contre la première loi Travail. Ainsi, près des deux tiers (65 %) des personnes interrogées à l'occasion d'un sondage (Harris Interactive pour LCP) publié lundi 9 octobre s'y déclarent opposées. Elles étaient 58 % selon le précédent sondage du même institut publié le 1er septembre. 63 % (+9 %) estiment que cette réforme va détériorer leurs conditions de travail, et 76 % (+5 %) qu'elle va réduire les capacités d'action des syndicats. Seuls 29 % des sondés croient encore qu'elle va permettre de réduire le chômage (–2 %). De là à descendre dans la rue, il y a tout de même un pas que beaucoup n'ont pas franchi aujourd'hui. Pourtant, il existe une réelle disponibilité pour agir et la responsabilité des syndicats est d'offrir un cadre unitaire pour permettre à cette contestation de grandir pour exiger un Code du travail du 21e siècle. Ce sondage Harris montre aussi que les citoyens soutiennent davantage les grèves et les manifestations contre les ordonnances. C'est le cas de près de six Français sur dix (57 %, soit quatre points de plus qu'un mois plus tôt).
Cette journée du 19 octobre n'a certes pas été à la hauteur des enjeux, des attentes, mais elle participe de la construction du mouvement contre les réformes antisociales d'Emmanuel Macron. Les centrales syndicales se retrouveront le 24 octobre au siège de la CFDT pour une nouvelle intersyndicale, qui pourrait déboucher sur une journée d'action mi-novembre. Dans un communiqué ce 19 octobre, la CGT indique qu'elle « prendra une nouvelle fois toutes ses responsabilités, en proposant dès la semaine prochaine, aux autres organisations syndicales une journée d'action interprofessionnelle en novembre pour liquider le contenu des ordonnances ; également peser pour un apprentissage, une formation professionnelle et une assurance chômage de qualité ! »
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