17 mai 2023 | Mise à jour le 17 mai 2023
Annoncée comme une reprise du dialogue social par Matignon, la bilatérale du 17 mai a accouché de deux heures de monologue d'Élisabeth Borne. L'intersyndicale donne rendez-vous le 6 juin.
Après Frédéric Souillot, pour Force ouvrière, et Laurent Berger (CFDT), le 16 mai, François Hommeril, (CFE-CGC), et Cyril Chabanier (CFTC), c'était au tour de Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, d'être reçue, le 17 mai, par Élisabeth Borne, afin de « renouer un dialogue apaisé et constructif » et « sans ordre du jour précis », selon les mots de la Première ministre.
On a assisté à deux heures de monologue patronal
La veille, Sophie Binet avait prévenu : « je vais à Matignon pour négocier, pas pour discuter. » L'entrevue a duré deux heures, au terme desquelles la délégation est sortie « en colère » : « On nous avait vendu du dialogue social, on a assisté à deux heures de monologue patronal », a déploré Sophie Binet. Venue avec la volonté de parler du retrait de la réforme des retraites, mais aussi des salaires, des pensions, de la conditionnalité des aides publiques aux entreprises ou encore des 32 heures et de la semaine de quatre jours, la délégation s'est trouvée face à un mur : « La Première ministre a fait un effort considérable pour nous écouter, mais on voyait bien qu'elle avait une feuille de route déjà toute tracée », rapporte Sébastien Menesplier, membre du bureau confédéral. La proposition de l'exécutif est que les syndicats et les organisations patronales se réunissent avant la fin du mois autour du président. « Nous lui avons répondu qu'on n'était pas là pour être sur la photo de classe, mais pour négocier sur les revendications du monde du travail. Désormais, notre priorité est de réussir la prochaine journée de mobilisation. » Celle-ci aura lieu le 6 juin, quarante-huit heures avant l'examen à l'Assemblée nationale d'une proposition de loi d'abrogation de la réforme des retraites des députés centristes du groupe Liot (Libertés, Indépendants, Outre-Mer, Territoires.