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Violences policières : comment en est-on arrivé là ?

5 février 2020 | Mise à jour le 26 février 2020
Par | Photo(s) : Benoit Durand / Hans Lucas
Violences policières : comment en est-on arrivé là ?

Acte 18 des gilets jaunes à Paris. Des violences ont eu lieu sur les Champs-Élysées.

Les violences policières contre les mouvements sociaux atteignent une ampleur et une intensité impressionnantes. En criminalisant la mobilisation sociale et en cherchant à faire peur, l'exécutif espère réduire la contestation face à ses « réformes » néolibérales. Mais les dernières semaines de grève et de manifestation contre le projet de démantèlement de notre système de retraites lui opposent un vaste et profond démenti. Retour sur cette surenchère sécuritaire.

Quelque 2 500 blessés en un an de mobilisations sociales. Le chiffre, officiel, a été donné en novembre 2019 par le ministère de l'Intérieur lui-même. Parmi eux, des blessés graves qui ont perdu un œil, ont vu leur main arrachée, leur mâchoire fracassée, ou gardent d'autres séquelles, durables. À Marseille, en décembre 2018, une octogénaire, Zineb Redouane, décède d'un arrêt cardiaque au bloc opératoire, après avoir été touchée au visage par une grenade lacrymogène en marge d'une manifestation contre l'habitat indigne, alors qu'elle se trouvait à son domicile, au quatrième étage.

À Nantes, le 21 juin 2019, Steve Maia Caniço, 24 ans, se noie dans la Loire où tombent plusieurs jeunes à l'issue d'une charge de police à l'issue d'une fête de la musique qui s'éternise sur le quai. Au point qu'en février 2019, le Conseil de l'Europe fait part de son inquiétude. Rappelant que « les membres des forces de l'ordre ont, en tant que dépositaires de l'autorité publique, une responsabilité particulière […]. Leur tâche première est de protéger les citoyens et les droits humains », le Conseil alerte : « Le nombre et la gravité des blessures infligées aux manifestants [en l'occurrence principalement des Gilets jaunes, ndlr] mettent en question la compatibilité des méthodes employées dans les opérations de maintien de l'ordre avec le respect de ces droits. »

Michelle Bachelet, haute-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU réclame, en mars, « une enquête approfondie » sur ces violences. Alors que, depuis le début, l'exécutif s'acharne à les justifier. Christophe Castaner, « premier flic de France », réfute l'idée de violences policières. Quelques semaines après une manifestation des Gilets jaunes au cours de laquelle ont eu lieu des dégradations aux Champs-Élysées et à l'Arc de Triomphe, le locataire de l'Élysée annonce, en février 2019 : « Il faut maintenant dire que, quand on va dans des manifestations violentes, on est complice du pire. »

Nous n'avons pas de regret sur la façon dont nous avons mené l'ordre public. » Laurent Nuñez, secrétaire d’État à l’Intérieur

En juin, Laurent Nuñez, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur affirme : « Nous n'avons pas de regret sur la façon dont nous avons mené l'ordre public. » Les témoignages, cependant, s'accumulent. Comme le travail du journaliste indépendant David Dufresne qui, durant plusieurs mois, a recensé, vérifié et documenté les violences imputées à la police. Ou